
• Le mood :
Si vous avez l’âme nostalgique, que vous aimez vous replonger dans de lointains souvenirs, que les noms du passé ont du mal à ressurgir et que vous aimez Modiano il se pourrait que ce livre vous plaise.
• L’histoire :
Ne cherchez pas ici un roman. Il s’agit plutôt d’un livre puzzle dans lequel l’auteur reconstitue ses souvenirs. Dans un ordre aléatoire, comme ils lui reviennent. Il tente de retrouver un axe à travers le temps.
Modiano a 20 ans, nous sommes à Paris en plein milieu des années 60 et l’on voit surgir devant nous la mémoire d’un vieux monde, la mémoire des rues de Paris, de ses cafés disparus, mais également des rencontres oubliées…
Certains souvenirs qui lui reviennent restent un mystère, l’écrivain nous les pose là simplement pour qu’ils existent, qu’il y en reste une trace.
On le suit alors dans sa reconstitution et dans le récit de ses rencontres de 6 femmes.
Défilent ainsi son histoire avec Geneviève, Madeleine, puis Mireille et les étranges soirées chez Madame Hubersen.
Modiano nous raconte ses fuites, ses fugues, on ressent très fortement les multiples abandons qu’il a pu vivre avant de prendre lui-même les devants.
On trottine avec lui, passant d’un café à un hôtel, d’un appartement au métro, d’un parc à une rue… Tout s’entremêle pour finir sur la fille de Stioppa et ses mystères. On entre alors dans une toute autre dimension, celle de la confession de l’auteur, d’un lourd secret remontant à plus de 46 ans.
Une quête du souvenir perdu jonchée d’amnésies plus ou moins volontaires.
• L’extrait :
« C’était dans cette librairie, après tout, que j’avais trouvé ce livre qui m’a fait beaucoup réfléchir : L’Éternel Retour du même. À chaque page, je me disais : si l’on pouvait revivre aux mêmes heures, aux mêmes endroits et dans les mêmes circonstances ce qu’on avait déjà vécu, mais le vivre beaucoup mieux que la première fois, sans les erreurs, les accrocs et les temps morts… ce serait comme de recopier un manuscrit couvert de ratures… »
• Mon avis :
Ce n’est pas un coup de cœur. Une lecture agréable, mais qui ne m’a pas émue. Peut-être que je ne connais pas assez Modiano pour apprécier Souvenirs Dormants comme il aurait fallu. Peut-être aussi une erreur de ma part de ne pas avoir lu d’autres livres de lui avant, d’avoir commencé par son tout dernier. Quoi qu’il en soit, il ne me laissera pas une trace indélébile. En revanche, je pense me pencher plus sérieusement sur ces anciens livres pour mieux entrer dans le personnage et sa vie.
• L’auteur :
Patrick Modiano
*Patrick Modiano est un écrivain français.
Il est né d’un père juif italien (Albert Modiano) et d’une mère belge flamande, débarquée à Paris en 1942 pour tenter sa chance comme comédienne.
Il fait ses études à l’école du Montcel à Jouy-en-Josas, au collège Saint-Joseph de Thônes (Haute-Savoie), puis au lycée Henri-IV à Paris. Ayant pour professeur particulier de géométrie Raymond Queneau, un ami de sa mère qu’il rencontre alors qu’il a quinze ans, il décroche son baccalauréat à Annecy, mais n’entreprend pas d’études supérieures.
Sa rencontre avec Queneau est cruciale. Introduit par lui dans le monde littéraire, Patrick Modiano a l’occasion de participer à des cocktails donnés par les éditions Gallimard. Il y publie son premier roman en 1967, « La Place de l’Étoile » (qui est couronné du prix Roger Nimier), après en avoir fait relire le manuscrit à Raymond Queneau. À partir de cette année, il ne fait plus qu’écrire.
En 1970 Patrick Modiano épouse Dominique Zehrfuss. De cette union sont nées deux filles, Zina (1974) et Marie (1978).
En 1978, « Rue des boutiques obscures » reçoit le Prix Goncourt.
En 2000, il reçoit le Grand prix de littérature Paul-Morand pour l’ensemble de son œuvre.
Auteur, à la sensibilité écorchée, d’une trentaine d’ouvrages – notamment « Remise de peine », « Voyage de noces », « Dora Bruder », « Des inconnues », « Accident nocturne », « Un pedigree »…, il publie en 2007 « Dans le café de la jeunesse perdue », roman portant sur le Paris des années 1960. Patrick Modiano est aujourd’hui reconnu comme l’un des écrivains les plus talentueux de sa génération. Il a par ailleurs signé les scénarios de quelques films.
En 2014, il reçoit le prix Nobel de littérature pour «l’art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l’Occupation».
*Source : Babelio