MARIE-LOU-LE-MONDE

• Le mood :

Un texte musical à la poésie frénétique en vers libres qui nous dit les premiers vertiges de l’adolescence.
L’amour de la narratrice pour Marie-Lou et son monde.


• L’histoire :


« Le geste de la première fois
Marie-Lou est le départ
Le signe que tout commence
Une comédie non jouée
Une chorégraphie spontanée dans la rue
Dorée de la ville du Sud c’était
Aix »

Vous savez ces détails de rien
Gravé dans notre adolescence,
Ces détails qui semblent anodins
Et qui ont pourtant ce parfum si intense.
Ces souvenirs qui, qu’importe le chemin,
Nous suivront toute notre vie.

Ces choses invisibles pour le monde sauf pour vous.
Qui sont le moment exact où vous savez que tout se joue.
Où le ventre se tord,
De l’attirance pour l’autre.
Et chacun de ses actes devient un instant mémorable
Que l’on grave avec tout son décors.

Marie-Lou-Le-Monde
Nous dit en vers libres,
Ce moment de la rencontre.
Quand tout bascule.
Que tous nos sens se mêlent et que rien ne recule.

« L’air chaud du soir la porte est ouverte
Dehors
La lune éclaire les oliviers la lune éclaire
Les bouches peintes en rouge et les
Yeux panthères
Je n’ai pas de soeur et
Je nage dans cette salle de bains comme on boit un
Nectar
Divin »

L’écrivaine raconte le vertige,
Le désir ardent d’une adolescente pour Marie-Lou.
Jeune fille effervescente et provocante.
Une brise, un évent.
Des rires, ses épaules, son cou et ses fesses qui roulent.

Le plaisir qui jailli d’être en cet instant juste là.
Le monde grouille autour de Marie-Lou.
Marie-Lou c’est le soleil et l’Afrique.
Les hommes gravitent, observent et imaginent.
Cette robe très courte et cette danse enivrée.
Elle tournoie telle une planète et la lune.

Un livre qui nous parle de la violence du désir
Et d’une réalité cruelle lorsque l’on est femme,
Très jeune et que l’on s’amuse d’elle.
Féroce.

« Elle a
Remonté la bretelle qui claque
De son débardeur
Noir qui colle
À la peau qui coule
Et laisse une marque
Indélébile comme
À la piscine »

L’empêchement et les souvenirs de jeunesse.
Ce qui restera inachevé
Sous ce ciel étoilé.

Fascination pour ce qui ne nous ressemble pas.
Marie-Lou se déshabille de tout,
Vole et prend ce dont elle a envie,
Boit et s’amuse sans penser à un avenir.
La narratrice sait que bientôt elle sera loin.
Loin de ses 16 ans.
Du passé qu’elle regrettera
Comme un temps gâté par les responsabilités.

« Au commencement était le Verbe
La lumière
Et Marie-Lou »


• L’extrait :

«  Le geste c’était elle,
Ses cheveux en arrière
C’est ça, c’est

Le moment premier où tout commence et tout finit
Pour moi
Le soleil de Juin les odeurs de chaleur sur ses
Lèvres humides
Les cheveux en arrière
Elle coupe l’air
Et le geste balaie
Tout
Commence et finit
 »


• Mon avis :

Musicalité, poésie frénétique
Rythme qui parfois nous surprend
Pas de ponctuation.
Le souffle ici glisse sur les mots et parfois revient en arrière pour en changer le sens
L’esprit s’arrête sur une phrase, part en arrière et revient.
Une danse au corps, rapide et parfois plus lente, mouvante.

Marie Testu écrit l’adolescence qui s’évanouit,
Ces temps d’insolence, ces temps de vide du poids du monde,
Le vrai, celui qui vous engouffre quelques années plus tard.
Ce texte m’a émue car depuis mes 33 ans il y a quelques mois,
Parfois je m’arrête en regardant ces groupes d’ados.
Que j’envie de ne pas savoir…de ne pas être adulte.
Que j’envie de connaître toutes ces premières fois.
Ces premiers émois, ces premières blessures.

Puis je les regarde avec cette tendresse qui leur dit,
Que je préfère être juste là.


• L’auteure :

Marie Testu*

Marie Testu est agrégée de philosophie.
Marie-Lou-Le-Monde est son premier roman.

*Source : Babelio



• Références :

  • MARIE-LOU-LE-MONDE
  • Auteure : Marie Testu
  • Maison d’édition : Editions LE TRIPODE
  • Date de publication : 04.02.2021

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