Vie de Gérard Fulmard

• Le mood :

Un roman à lire si vous souhaitez jubiler du verbe et de la langue d’Echenoz et si vous êtes un équilibriste de l’absurde. Sinon, passez votre chemin.


• L’histoire :

Je voulais revenir sur ce roman.
D’un parce que je me suis trouvée dure dans mon retour à chaud de ce livre, de deux parce que vous avez été plusieurs à me dire, que même lorsque l’on n’adhère pas à un texte, c’est intéressant de dire POURQUOI.

J’avais lu tout récemment mon premier Jean Echenoz : Des Éclairs, et à ma grande surprise, j’avais absolument adoré ce texte lu presque tout d’une traite !
Sa langue m’avait conquise, son rythme historique qui porte le personnage et sa vie de manière effrénée.
J’avais hâte de retrouver sa plume enthousiasmante, intelligente.

Mais avec Vie de Gérard Fulmard, j’ai fait chou blanc.
Je me suis efforcée de tenir jusqu’à la page 62, culpabilisant de m’endormir sur chaque page et doutant de la capacité de mon cerveau à retenir les noms de plus de quatre personnages.

En résumé :
Un satellite soviétique obsolète s’écrase sur un centre commercial à Auteuil.
Tuant quelques personnes et dans l’explosion tuant aussi le propriétaire de l’appartement de Gérard Fulmard, avec des jets de boulons.

On rit de sa conclusion fort terre à terre : il va pouvoir économiser un loyer.
Gérard est un ancien steward en légère surcharge pondérale.
Licencié pour faute grave et suivi par un psy.
Une idée a germé dans son esprit : ouvrir un cabinet de détective privé.
Et si ce désastre d’Auteuil était le prétexte d’enquête idéal ?

Jusque-là, J’ADORE.
Mais le récit prend une tournure absolument insensée pour moi. Je ne trouve plus mon plaisir dans l’absurde.
Entrent en scène moult personnages politiques aux interconnexions et petites guerres qui perdent vite mon attention.
J’aurais pu essayer de m’accrocher avec l’arrivée d’une nouvelle intrigue sur fond de prise d’otage mais je n’ai réussi qu’à lâchement refermer mon livre.

 


• Mon avis :

Mon analyse sur ce roman est la suivante :
Un texte et une langue parfaitement maîtrisée, brillante.
On sent la jouissance orgasmique de l’auteur pour le verbe, les mots.

Mais j’ai ressenti comme un plaisir solitaire de l’écrivain à s’égarer dans un texte complexe et dont j’ai eu du mal à trouver l’intérêt.

Je pense prendre du plaisir à lire quand je retire d’un texte, au-delà de sa langue, du sens, des fulgurances, des choses que l’on garde en soi pour la vie, autrement, je m’y ennuie…

Je vois donc en les amoureux d’Échenoz comme des puristes, des savants fous de la langue, et qu’importe la houle, ils s’accrochent aux voiles de l’auteur. J’admire.
Et d’ailleurs, je vous invite à lire la belle chronique  de Lilia Tak-Tak, qui rend un bel hommage à ce livre et c’est sur son blog  🙂


• L’auteur :

Jean Échenoz *

JEAN ECHENOZ ATTENDS KOSMOPOLIS FESTIVAL
Copyright : Alejandro García/Efe/Sipa

 

*Né(e) à : Orange, France , le 26/12/1947
Biographie :

Jean Echenoz passe la plus grande partie de son enfance à Aix-en-Provence, où son père dirige un hôpital psychiatrique. Il entreprend des études de sociologie et de génie civil et, sans grande passion, entre dans la vie active.

Sa vocation pour l’écriture serait née à la lecture d’Ubu roi. En 1979, il publie son premier roman, Le Méridien de Greenwich (prix Fénéon), aux Editions de minuit. Jean Echenoz est un fin observateur du monde qui l’entoure, il déclare écrire des « romans géographiques ». Chacune de ses œuvres donne à voir au lecteur le décor dans lequel évoluent les personnages (qu’il s’agisse de Paris, de la province ou encore de la lointaine banquise) avec une acuité peu commune.

Echenoz n’hésite pas à dire lui-même qu’il n’est ni un historien ni un biographe, quand on lui demande pourquoi il utilise la mention roman lorsque son livre retrace une vie. Il répond en disant qu’il écrit de la fiction. Il garde ainsi une certaine liberté d’écriture.

Sa carrière littéraire est couronnée de succès, puisqu’il remporte une dizaine de prix en publiant 17 ouvrages ( dont le prix Médicis en 1983 pour « Cherokee » et le prix Goncourt en 1999 pour « Je m’en vais »). Son écriture bouscule les conventions tant au niveau formel qu’au niveau de la syntaxe. En effet, il emprunte les codes des différents genres romanesques pour mieux dérouter le lecteur.
Son style est souvent ironique et minimaliste.

*Source : Babelio


• Références :

  • Vie de Gérard Fulmard
  • Auteur : Jean Échenoz
  • Maison d’édition : Les Éditions de Minuit
  • Date de publication : 03.01.2020

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