La séparation

• Le mood :

Un livre comme un journal intime, pensées brèves, fulgurantes, violentes suite à une séparation amoureuse. Un texte totalement libre, parfois cru servie par une plume lucide et raffinée.


• L’histoire :

J’ai ouvert ce livre sans savoir du tout à quoi m’attendre.
Totalement conquise par cette couverture fauve.
Je l’ai été aussi par ce petit ovni tragi-comique.
Spécial Big Up à un passage extrêmement sophistico-poétique sur une crotte de nez !

Voici donc le recueil intime de Sophia de Séguin
Écrit à la suite d’une rupture.

« Adrien me manque terriblement. Mais, comme une sainte au désert,
j’éprouve cette joie supérieure et confiante de résister à tout le désir, à tout l’amour qui me jette vers lui. Aussi je ne décroche pas mon téléphone, et en efface tous ses SMS. »

Obsessions drôles,
Petites tortures amoureuses,
Ravages du coeur et du corps
Sophia aime aimer ce qui ne l’aime pas.

« J’accorde, sûrement pour m’excuser d’avoir une si mauvaise mémoire, et tellement de paresse, beaucoup trop d’importance à l’oubli, à la faculté ignorance après avoir beaucoup lu ou appris. Un genre de résilience. La seule façon d’inventer quelque chose, d’avoir l’âme neuve et pure. »

Râle, colère, s’exaspère d’un monde devenu cynique et sans passion.
Elle déteste les dandys, les poseurs.

C’est par cette vie reclus,
Au bord de la rupture
Qu’elle s’engouffre chaque jour dans le besoin impérieux d’écrire Adrien.
Elle y consigne tout.
Passant de son coeur à ses vers au cul,
De la mythologie à ce qu’elle déteste du monde.

« Être possédée par Adrien n’était peut-être pas impossible, finalement, c’est pire, au fond beaucoup plus tragique, c’était inconcevable. »

Les peurs qu’une autre s’empare d’Adrien.
Image insupportable qu’elle nous décrit.

Elle rit puis pleure devant les dernières lettres de Rimbaud
Et son humour tragique sur sa condition de cul de jatte.

« La vie : un labyrinthe, dédale parfait, parfaitement clos, parfaitement vaste, sans issue, seulement des couloirs et des murs insurmontables. Je désespère pourtant, avec obstination, d’en trouver la raison. »

Brève de métro.
Misère sociale et odeurs rances.
Adrien l’agace, Adrien le Sot.
Adrien lui manque.

La séparation,
Roulement d’étapes lentes entre le lit du regretté et la solitude du sien.
Reflux du souvenir encombrant
Des sentiments perdus qui perdurent.
Arrangement de la réalité
Et refus du rejet.
Fantasmer d’autres hommes,
Assouvir sa soif de l’autre
Avec d’autres sexes
Les mépriser tous de ne pas être Lui.
Adrien.

« Je ne baise plus jamais ; ainsi chier est presque devenu un plaisir. »

 


• L’extrait :

« Ma chambre est un désordre, où je marche précautionneusement en levant haut les talons, comme un cheval au matin dans son box qu’on n’a pas encore curé. »


• Mon avis :

Un petit coup de coeur que ce livre tout aussi dérangé que dérangeant.
Mais j’ai adoré ça !
L’écrivaine nous embarque dans une crudité cruelle du refus de son échec amoureux.
Tordant les mots et jouant de la langue.
Obstination orgueilleuse à souffrir encore de n’être plus aimée, Sophia de Séguin ne perd jamais sa lucidité. Elle sait et voit la bêtise et les manipulations.
Elle y consent dans une sorte d’abnégation châtiée.


• L’auteur :

Sophia de Séguin*

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*Née en 1986, Sophia de Séguin a fait des études de lettres puis appris la programmation informatique à l’école 42, dont elle est désormais l’une des ambassadrices. La Séparation est son premier texte publié.

*Source : Babelio


• Références :

  • La séparation
  • Auteur : Sophia de Séguin
  • Maison d’édition : Le Tripode
  • Date de publication : 02.01.2020

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