
• Le mood :
Un meurtre, un mari soumis, un père omniprésent, un amant étrange et un inspecteur qui lui, n’est pas dupe !
• L’histoire :
Ce que j’aime dans le fait d’être jury d’un Prix, c’est d’être obligée de sortir de sa « zone de confort ».
Pas dupe de l’auteur Yves Ravey est en lice parmi 5 romans pour le Prix France Bleu – Page des libraires.
Ça n’a malheureusement pas été une grande rencontre pour moi.
Si j’ai été séduite par l’intrigue et sa construction au début de ma lecture,
Je pensais être manipulée et malmenée par le narrateur.
Mais j’en ai compris, je pense, beaucoup trop rapidement le dénouement.
Tippi Meyer est retrouvée morte au fond d’un ravin dans sa voiture.
Monsieur Meyer est appelé au beau milieu de la nuit.
Arrivé sur les lieux, celui-ci trouve Kowalski, l’amant de sa femme,
Pétrifié en haut du ravin, les yeux contemplant le vide,
Spectateur passif de la scène.
L’inspecteur Costa accoste rapidement Monsieur Meyer pour recueillir des indices.
Ce qui le chafouine c’est qu’il n’y a pas eu de freinage de la part de Tippi, voyez-vous… ?
Mais le portrait dressé de Tippi est des plus suspects.
Beaucoup plus jeune que son mari,
Amoureuse des voitures de collection et aimant la vitesse.
Cette voiture blanche d’ailleurs lui a été offerte par Bruce.
Son père, qui vit également chez le couple.
Un homme autoritaire, qui règne à la tête de l’usine dans laquelle Salvatore Meyer et Tippi travaillent aussi.
Une ombre imposante et violente.
Bruce n’affectionne pas son gendre.
Pire, il est persuadé qu’il est lié à la mort de sa fille.
Salvatore à ses côtés, soumis, semble minuscule.
Écrasé sous le poids de celui qui l’emploie.
Tandis que Tippi était une étrange fugueuse du nid conjugal,
Les trois hommes restent suspendus au-dessus du vide.
Mais alors lequel des trois ?
L’amant, le père ? Ou bien l’époux ?
Une chose est sûre.
L’inspecteur, lui, n’est pas dupe !
• L’extrait :
« Et quand je suis revenu, bouteille à la main, pour le rejoindre au bord du talus, le parking du bar de Donovan commençant à se remplir, mon beau-père était toujours là, debout, face au vide, et son humeur n’avait pas faibli. »
• Mon avis :
Vous l’avez compris.
Ce n’est pas un coup de coeur pour moi.
Si la construction est maîtrisée, la psychologie des personnages assez finement amenée, ni la langue ni le suspens qui m’a manqué ne m’auront séduite.
• L’auteur :
Yves Ravey
*Yves Ravey est un romancier et dramaturge français, lauréat du prix Marcel-Aymé en 2004 pour Le Drap. Il vit à Besançon, où il enseigne les lettres et les arts plastiques au collège Stendhal.
Il a publié « La Table des singes » (Gallimard, 1989) et, aux éditions de Minuit : « Bureau des illettrés » (1992), « Le Cours classique » (1995), « Alerte » (1996), « Moteur » (1997), « Montparnasse reçoit » (1997), « La Concession Pilgrim » (1999), « Le Drap » (2003, Prix Marcel Aymé), « Dieu est un steward de bonne composition » (2005), « Pris au piège » (2005), « Un notaire peu ordinaire » (2014), « Sans état d’âme » (2015), et aux Éditions Les Solitaires intempestifs, « Carré blanc » et « Pudeur de la lecture » (2003)…
« Trois jours chez ma tante » (2017) est sélectionné pour le prix Goncourt.
En 2011, il reçoit le Prix Renfer pour l’ensemble de son œuvre.
(*Source : Babelio)
• Références :
- Pas dupe
- Auteur : Yves Ravey
- Maison d’édition : Les Éditions de Minuit
- Date de publication : 07.03.2019