Les ronces

• Le mood :

Une poésie qui puise son inspiration dans les choses simples de la vie.
Une poésie puissante, vraie et minérale.


• L’histoire :

« On se remet de tout
mais jamais
à l’endroit. »

Depuis que j’ai lu Les ronces, je n’ai de cesse de le rouvrir.
C’est une poésie qui ne se farde d’aucun autre atour que les fines observations de ces choses infimes qui font la vie dans son plus simple appareil.

Quand je lis du Cécile Coulon, je me dis que
J’aimerais me border chaque soir de poésie.
Celle des anciens,
Et celle qui pioche les mots du ventre des jours qui s’écoulent.
La poésie de Cécile Coulon, c’est
Des rencontres dans un kebab autour d’une barquette de frites.
Celle qui raconte ce que l’on ne se dit pas.
Celle qui dit l’amour dont on compte l’absence chaque matin.
Ces décennies qui le réveilleront constamment.
Celle qui s’interroge sur le sens dérouté, chaque fois, de la vie.

« Tout va bien et tout ira bien » ?
dans les pires moments et les fins d’après-midi
chaudes dans les aubes que des chagrins voraces
ont sali, aux rives de lacs gelés comme au bas
d’immeubles gris, mille fois j’ai pensé
à cette première fois, à la façon dont
les mains, les yeux, la bouche se joignent
en un cortège bancal, et lorsqu’il m’arrive
de croire que tout espoir fut porté en vain,
je repense à ces mots, à la vie qui recommence
dans chacune de leurs syllabes :
« Tout va bien et tout ira bien. »

Celle qui dit les volcans et les brisures.
Ces monuments de mots érigés pour se souvenir des cigognes et de leurs envolées.

« (…), nous manquons
d’amour solide et de passions soudaines,
alors pourquoi ne pas donner nos dernières
forces à ces falaises qui nous soutiennent
depuis plus de cent ans ?
Personne, parmi nous, n’a quelqu’un qui l’attend.
Nous avons tous appris, plus ou moins
récemment que nous ne sommes pas assez
forts pour vivre avec une âme qui nous aime
et qu’on aimerait en retour de la même façon,
avec ce que ça implique d’horaires précis
auxquels il faut être rentré à la maison. »

Celle qui dit ce que nous sommes.
Et ce qu’il ne faut pas oublier.

« En attendant d’avoir cet ultime courage
de ne ressembler qu’à nous-mêmes,
comme toujours, il faut rentrer.
Quitter les piscines vides. Ranger les cendriers. »

La poésie a ce pouvoir de nous faire prendre cette hauteur sur le monde.
Le regardant avec ses grands yeux de déesse.
Observant les mutations,
Les sentiments mouvants.
Et si elle ne se targue pas d’apporter de réponse,
Elle nous ouvre des portes.
C’est ce que fait la poétesse et romancière Cécile Coulon.

En la lisant, je me suis dit : « Les poètes sont les chamans des lettres. »
Ces guérisseurs que l’on interroge.
Parce qu’ils savent ou se questionnent comme nous.
Parce qu’ils voient la substance de la vie dans l’anodin,
La beauté d’un instant dans un kebab,
Et entendent les murmures d’un volcan qui sommeille.
En fait c’est ça Cécile Coulon.
Un volcan.


• L’extrait :

« La vie ne se tait pas
il faudra l’écouter
si tu veux remonter
bientôt
à la surface. »


• Mon avis :

Cécile Coulon est romancière.
Je l’ai découverte en 2018 dans Le roi n’a pas sommeil, et j’avais été subjuguée par la plume de cette jeune auteure.

Les ronces est son premier recueil de poésie, et à juste titre, il a été doublement primé :
Prix Apollinaire et Prix SGDL Révélation de poésie.

Je ne peux rien ajouter de plus à ce que j’en ai déjà dit au-dessus.
Les ronces c’est un immense coup de coeur, c’est un recueil qui risque de m’accompagner longtemps, très longtemps…


• L’auteur :

Cécile Coulon

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Après des études en hypokhâgne et khâgne à Clermont-Ferrand, Cécile Coulon poursuit des études de Lettres Modernes.
Ses passions : la course à pied, la littérature, le cinéma et la musique.

Son premier roman « Le voleur de vie » et son recueil de nouvelles « Sauvages » ont paru aux Éditions Revoir.
La lecture de « Méfiez-vous des enfants sages » évoque irrésistiblement « Le Coeur est un chasseur solitaire » de Carson McCullers et « L’Attrape-coeurs » de Salinger.

Elle publiera ensuite « Le roi n’a pas sommeil » (2012, prix Mauvais Genres France Culture / Le Nouvel Observateur), « Le rire du grand blessé » (2013), « Le cœur du pélican » (2015), « Trois saisons d’orage » (2017, prix des libraires).
Publication la plus récente à ce jour, premier recueil de poèmes « Les Ronces », au Castor Astral.

(*Source : Babelio)


• Références :

  • Les ronces
  • Auteurs : Cécile Coulon
  • Maison d’édition : Éditions Le castor Astral
  • Date de publication : 16.05.2018

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