L’étincelle

• Le mood :

Un livre brûlant sur le thème de l’adolescence au coeur d’un milieu hostile qui, sous couvert d’une image idyllique, revêt les pires secrets et trahisons.
Un livre sur le parcours initiatique d’un été, qui pour Coralie, aura tout changé.


• L’histoire :

Coralie s’apprête à quitter pour la première fois le nid familial.
Une mère dépendante affective qui la coupe de tout contact extérieur.
Des pensées sombres qui l’habitent depuis toujours.

Puis ce sont les vacances d’été.
Elle décide de partir dans la maison de famille de Soline.
Une amie de la fac.
Échappant à l’emprise familiale et au climat délétère entre ses parents.

Ce sera l’été de tous les dangers.
De la liberté, du prix qu’il faut en payer.
De toutes les luxures et d’un trio sulfureux.
Des illusions perdues.

Coralie vient d’un milieu modeste.
Où le chant de la télé seule vient briser les silences.
Où les désirs et les passions du père ont été éteints par la mère.

« J’ai toujours eu l’impression de déranger mes parents. »

Certains couples vous éteignent, vous délavent.
Contiennent la moindre étincelle de vie en leur sein.

« (…) il entretenait le jardin pendant des heures, histoire de ne pas trainer dans les pattes de sa femme (…) »

Un été brûlant.
Le rosé qui enivre.
Une grande maison dans laquelle bourdonnent enfants et couples.
Soline est issue d’une famille d’aristos.
Les femmes posent, lascives et totalement nues au bord de la piscine.

Coralie dresse des listes de tout ce qu’elle voit, assoiffée d’apprendre.
Thomas et son père Benoît qui se promènent en caleçon. Torses nus.
Il fait chaud.
Les dîners s’enflamment de débats politiques, d’envolées littéraires, et des dernières sorties de disques.

Mais les apparences dévoilent vite les abîmes de ce décor idyllique.
La nuit, les couloirs exultent des souffles d’amants infidèles.
Les tiroirs regorgent de somnifères, d’amphétamines et de Prozac.
Malgré les rires, leur vie semble brutale, bancale.
Les confessions de la mère d’Eva ouvrent les portes du mensonge.
Animal à sang froid, ce sera l’heure de toutes les trahisons…

Coralie qui se sentait parfaitement invisible, s’embrase au milieu d’un feu qui ne demandait qu’à prendre.
Des regards se perdent.
Des mains explorent.
Puis un drame survient.
Une petite fille disparaît dans un camping du bord de la rivière…

Écrire pour tenter de comprendre.
La cassure, le pivot.
Les amitiés mortes ou délaissées.
Celles qui persistaient seules, sans être arrosées.
Soline devient son double. Hypnotique.

Un été brûlant et trouble qui met en scène tous les apprentissages de l’adolescence, des plus bénins au moins dicible.


• L’extrait :

« Mais dès qu’elle revenait chez elle, l’oiseau noir l’étreignait de nouveau, lui ôtant tout élan. Elle taisait ces pensées sombres. »


• Mon avis :

Un livre dont l’intrigue m’a captivée.
Il y a presque quelque chose de cinématographique dans la scénographie de cette grande maison bourgeoise et des secrets qu’elle renferme.
J’aime ces textes sur l’adolescence, ce thème de la construction, de ces expériences dangereuses qui nous ont fait.
Karine Reysset contient en son texte toutes les subtilités de cet âge.
Le mal-être et la difficulté du regard sur soi.
La pénibilité de ne pas exister encore dans le monde des adultes.
Le plaisir malsain d’accueillir l’attention, les secrets et le désir des hommes.
Les amitiés qui se tissent et se délient aussi vite.
Les illusions qui meurent et les sentiments enfouis qui, un jour nous font regarder l’ado que l’on a été comme une personne presque étrangère à soi.

La force du récit, au-delà de son style, réside également en l’appropriation de l’histoire par la narratrice. Un « Je » qui résonne comme une confession d’un passé venu de loin.
Que l’on recompose avec les bribes de souvenirs que l’on retient lorsqu’ils reviennent.

Un grand merci aux Éditions Flammarion pour cette belle découverte.


• L’auteur :

Karine Reysset

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Karine Reysset a grandi entre Arras, Rouen, et la banlieue parisienne.

Au collège et au lycée, elle croise un garçon nommé Olivier Adam mais c’est à la fac de Dauphine, où ils entreprennent tous les deux des études d’économie et gestion, qu’elle fait vraiment sa connaissance et se découvre avec lui une passion commune pour la littérature et un désir farouche d’écrire et d’être publiée un jour.

Ensemble, ils ont eu le 30 mai 2002, une petite fille, Juliette, très attendue, à laquelle Karine a consacré son premier livre, « L’inattendue » (Le Rouergue).

Après avoir travaillé dans une maison d’édition spécialisée dans l’écologie, elle est aujourd’hui correctrice, et auteur pour la jeunesse et pour les adultes.

Son deuxième livre, paru en 2004 aux éditions du Rouergue s’intitule « En douce« . On lui doit aussi « A ta place« , « Comme une mère » puis « Les yeux au ciel » en 2011.

En 2012, elle publie un roman sur le problème du harcèlement chez les adolescents, « Cauchemar au collège« , dans le magazine mensuel pour la jeunesse « Je Bouquine« .

« L’ombre de nous-mêmes » paraît en 2015. Suivra, en 2017, « La fille sur la photo« .

(*Source : Babelio)


• Références :

  • L’étincelle
  • Auteurs : Karine Reysset
  • Maison d’édition : Éditions Flammarion
  • Date de publication : 09.01.2018

6 commentaires sur “L’étincelle

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