Les petits garçons

• Le mood :

Un roman au goût d’enfance.
Une amitié entre deux garçons qui vont grandir chacun différemment et devoir affronter un monde qu’on ne leur avait pas appris.


• L’histoire :

Les Petits garçons ; titre de Françoise Hardy que j’aime tant.
Comme devenir un homme lorsque l’on a été un enfant heureux ?
Nous prépare-t-on seulement un jour à ce que devenir adulte signifie ?
Ce sont parfois les enfants qui en parlent le mieux.
Qui perçoivent l’infiniment pervers en le contrôle de l’adulte
La régence d’un parent sur les choix d’un enfant,
qui conditionnera sa vie entière.

Comment savoir si le coeur est plus sûr que la raison ?
Comment savoir si l’errance ne mène pas un jour quelque part ?

C’est avec beaucoup d’érudition que le narrateur nous embarque
dans son histoire d’amitié avec Grégoire,
Fils unique d’un père absent.
Quand lui est fils d’une mère aimante.
Tous deux sont issus de familles et milieux sociaux très différents.
L’un promis à un avenir de gloire et de pouvoir dès l’âge le plus tendre,
L’autre laissé libre de dessiner son propre chemin.

« Je partais en direction de l’école, sans trop savoir si tout allait vraiment bien se passer, et en me demandant surtout pourquoi il fallait toujours, dans la vie, s’éloigner des douceurs familières pour prendre le risque du monde extérieur. »

Mais chacun affrontera le monde tel qu’il est devenu.
Ses déconvenues, ses déceptions, et ses terreurs.
Le narrateur nous emporte dans ses moments de honte,
Sur fond du chanteur « le plus triste du monde ».
Décrypte les codes grégaires des bandes de collégiens,
La coolitude qu’il faut à tout prix feindre.
Et puis les filles…Oui hypnotisé par les filles pendant que Grégoire, lui, scinde le monde en deux.

« J’allais, plus lent, sans itinéraire cohérent, comme un poney qui s’ennuie et déambule en lignes obliques dans son enclos, tantôt captivé, parfois déconcentré par un détail, une peinture écaillée sur le coin d’un mir à côté du chef-d’œuvre, ou le passage d’une jolie fille… »


• L’extrait :

« Je rigolais intérieurement de mon destin comparé au leur, je m’amusais de mes baskets sales sur leur parquet lustré, je ricanais d’être ce journaliste médiocre, heureux d’être baladé sexuellement par une collègue nuisible, très loins d’administrer quoi que ce soit. »


• Mon avis :

Un roman frais et léger, une plume d’abord consensuelle et joyeuse,
Puis plus débridée au fil de la maturité du narrateur.
L’auteur s’attaque à la gravité d’une société dans laquelle on grandit
Qui nous vole notre innocence
Et nous condamne à choisir ce que l’on veut être à 15 ans.

On s’y balade en clopinant gaiement, en riant de l’auto-dérision du narrateur jusqu’à buter contre cette branche infectée.
Le terrorisme, la politique.
Le monde des médias tel qu’il a tant changé.
Le digital, le vieux que l’on jette, l’utile que l’on sauve.
Alors on se rappelle qu’avant toutes ces images,
Nous aussi avons été cet enfant heureux.
Un texte qui fait renaître le fantasme de parfois retourner en arrière, juste un peu.

Un grand merci aux Éditions Stock de m’avoir fait découvrir ce joli livre de cette magnifique nouvelle collection Arpège.


• L’auteur :

Théodore Bourdeau

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*Théodore Bourdeau est journaliste. Après avoir travaillé au « Petit Journal », il est aujourd’hui producteur éditorial de l’émission « Quotidien » diffusée sur TMC.
Il a trente-huit ans et vit à Paris.

(*Source : Babelio )


• Références :

  • LES PETITS GARÇONS
  • Auteurs : Théodore Bourdeau
  • Maison d’édition : Éditions Stock – Collection Arpège
  • Date de publication : 02.01.2019

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