
• Le mood :
Une histoire de chat nazi, de rencontres inattendues et surprenantes au milieu du Bois de Boulogne sous couvert d’amour enroué entre une mère et un fils.
Dis comme ça, ce roman pourrait sembler drôle et léger.
S’il m’a fait rire plusieurs fois.
Il n’en est rien.
Une douceur amère se dégage. Nos tristesses, nos vies, nos lâchetés…
• L’histoire :
Un jeudi soir.
Lola quitte Jules.
Comme ça, BIM ! Sans raison.
Ou bien si…
« Je t’aime mais je ne suis plus amoureuse. »
Le couperet tombe comme la lame sur la nuque.
Lui écrire ? Ça sonnerait comme une lettre d’Adieu.
Au fond du bac, au bout du rouleau, il reçoit un appel de sa mère.
Il faut qu’il vienne. Tout de suite ! Adolphe a disparu.
Elle est comme ça sa mère.
Elle nourrit tous les chats du bois de Boulogne.
Et ce soir, Adolphe…il n’était pas là.
« J’ai menti, tandis que ma conscience me hurlait à tue-tête que ma vie était fichue, que je devais émigrer aux États-Unis, repartir de zéro, ou bien en cas de paresse, au moins me suicider. »
Alors Adolphe, pour planter le décor,
C’est un chat blanc, moustachu noir et asthmatique.
Un chat nazi.
Un prénom qui s’est imposé « parce qu’il est méchant lui aussi. »
Jules ne sait pas quoi faire de cette nouvelle liberté.
Lui aussi est un abandonné.
Alors il va combler ce temps vide avec cette quête aussi absurde soit-elle.
La nature l’inspire !
Un vrai bol d’air frais.
La terre a des odeurs exotiques de banane et de fraise.
Une poignée pleine portée aux narines.
RESPIRER.
…les odeur de capotes usagées.
Jules n’aime pas les chats.
Il ne les comprends pas.
Il erre dans la ville, la seule qu’il connaisse.
Lola voulait un amour absolu.
Tout donner à l’autre, être tout pour l’autre.
Jules ne comprends pas.
Dans ces bois il fait la rencontre de prostituées, de trans.
Chacun tente de survivre au milieu des arbres.
Pleurer.
Donner de la contenance à sa tristesse.
La mort d’un père passée sous silence.
Lui offrir un corps pour y déposer le chagrin dans un écrin.
N’est-ce pas eux qu’ils cherchent à la poursuite de ce chat nazi ?
N’est-ce pas un refuge que sa mère est venue chercher ?
Un morceau d’asile, pour quitter le monde des fous.
Ce chat disparu les rapproche.
Chacun pensant leur blessure auprès de l’autre.
Tentant un pas, puis un bisou après l’éclat.
• L’extrait :
« La tristesse est une toute petite pièce pleine de miroirs. »
• Mon avis :
J’avais lu Les Orphée qui m’avait chamboulée.
Une poésie sombre, un récit brillant.
Et je retrouve l’auteur Eric Metzger avec ce roman, que j’ai adoré !
Parce qu’il m’a fait rire. Parce qu’il m’a touchée.
Parce que j’aime l’écriture de cet écrivain et toute cette fragilité qu’il protège comme on enfile des moufles.
Mais que l’on perçoit dans chaque mot.
Parce qu’il parle de nos manquements, de nos blessures, de ces vies abandonnées, de ces cœurs un peu brisés, de ces pleurs que l’on retient.
Elle pourrait semblait légère cette histoire de chats, de quête et de prostituées des bois.
Mais ne vous y trompez-pas.
Derrière l’humour, se cachent des sujets bien plus profonds.
L’éloignement d’une mère et de son fils.
La souffrance sourde de cette mère qui aimerait pénétrer l’univers Jules, mais n’ose plus.
Alors oui, les chats comme un pansement, comme des cœurs perdus.
Des orphelins, qui ; eux, ont encore besoin d’une mère.
La nourricière.
Puis il y a ce père, perdu.
Pour lequel Jules n’a pas versé de larmes.
Trop contenues, trop lourdes aussi.
Au départ de Lola, tout déborde.
Les pleurs, la colère, la violence, le chagrin.
Le récit est mené tel un conte, une quête.
On finit le cœur en bouillotte, en paupiette et l’esprit songeur.
• L’auteur :
Éric Metzger
*Éric Metzger est titulaire d’un Master Lettres à l’Université Paris Sorbonne (Paris IV) (2004-2007).
En 2007, il commence a travailler au Petit Journal de Canal Plus où il a été d’abord auteur pour le SAV (Service après-vente des émissions) de Fred et Omar.
Depuis 2011, Éric Metzger et Quentin Margot produisent des sketchs pour alimenter Le Petit Journal.
« La nuit des trente » (2015) est son premier roman.
*Source : Babelio
• Références :
- Adolphe a disparu
- Auteur : Éric Metzger
- Maison d’édition : Collection L’Arpenteur, Gallimard
- Date de publication : 02.02.2017
Je n’ai pas lu celui-là ni les Orphée, et ce n’est pourtant pas l’envie qui manque.
Je finirai sûrement par craquer en faisant un passage en librairie !
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Commence par Les Orphée alors ❤
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🤗😃
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