
• Le mood :
Un thème difficile sur cette maladie de l’oubli que l’auteur traite avec délicatesse et quelques pointes d’humour. Ce n’est pas un récit badigeonné de pathos, vous pouvez y aller, même le moral dans les chaussettes 😉
• L’histoire :
Catherine Delcourt, grande actrice et comédienne reconnue court les planches, les plateaux, s’enivre de coupes de champagne et d’amants.
Son plus grand amour étant le mari d’une autre : Jean Rivière, qui n’est autre que le premier ministre en personne.
Le pilier de cette vie fantasque : Mina ; son assistante et amie fidèle, dévouée, jusque dans les moments les plus difficiles de sa vie. Et des moments difficiles, elles vont en vivre…
La maladie frappe l’esprit de Catherine qui se voit obligée de tout consigner dans un petit carnet bleu pour ne rien oublier. Mais elle finit par confondre les heures, oublier les visages, inverser le monde des vivants avec celui des morts. Catherine invente et voit d’autres personnes, part dans des délires paranoïaques en oubliant la personne même qu’elle était. Ce qu’elle aimait, ce qui l’exécrait…
Mina, seul roc face à cette tornade qui emporte leurs vies à toutes deux fait face. Cache au monde la Catherine qui disparaît. Avec patience, jamais elle ne la brusquera, la laissant revenir avec douceur à sa réalité.
• L’extrait :
« – Quelle est la chose la plus folle que vous ayez faite par amour ?
– Partir et puis revenir. »
• Mon avis :
Un huit clos dont le sujet est intéressant mais je reste très mitigée. En effet, malgré les pointes d’humour, trop de dialogues ont eu raison de mon empathie pour le personnage et son histoire. L’auteure est majoritairement ancrée dans le présent, peu de retours dans le passé nous permettent d’entrer en connexion avec ces trois personnages. Un peu frustrée il m’a manqué certains éléments pour vraiment m’attacher. Je trouve que ce livre est plus proche d’une pièce de théâtre que d’un roman.
Sans doute un parti-pris de l’auteur. Il semble que Pascale Lécosse soit en effet une enfant du théâtre ce qui expliquerait ce ton très direct et scénique dont sont emprunts de nombreux passages du livre. Un style peut-être trop dénudé pour moi, surtout après être sortie de L’enfant qui et la poésie de Jeanne Benameur.
J’ai tout de même passé un agréable moment de lecture et j’ai surtout apprécié cette absence de pathos. Il est plaisant de croiser la plume de ces écrivains qui s’attaquent à des sujets pour lesquels il est si facile de sombrer dans le pathos dégoulinant et larmoyant. J’aime que l’on prenne le contre-pied ainsi en offrant simplement une vision juste et un regard bienveillant sans faire de sensationalisme.
• L’auteur :
Pascale Lécosse
Pascale Lécosse
Pascale Lécosse qui s’était auparavant essayée au théâtre signe avec Mademoiselle, à la folie ! son premier roman.
• Références :
- Mademoiselle, à la folie !
- Auteur : Pascale Lecosse
- Maison d’édition : Édition de la Martinière
- Publication : août 2017