
• L’auteur :
Jeanne Benameur
*Jeanne Benameur est née en 1952 dans une petite ville d’Algérie d’un père arabe et d’une mère italienne. Professeure de lettres jusqu’en 2001, elle a publié chez divers éditeurs, mais particulièrement Denoël en littérature générale, et les éditions Thierry Magnier. Elle est également directrice de collection, aux Éditions Thierry Magnier et chez Actes Sud-junior.
Elle vit maintenant à Paris où elle consacre l’essentiel de son temps à l’écriture: théâtre, roman , poésie, nouvelles. Elle a reçu en 2001 le Prix Unicef pour son roman « Les Demeurées », l’histoire d’une femme illettrée et de sa fille (Denoël, 2000).
En 2008, elle rejoint Actes Sud avec « Laver les ombres ».
Elle reçoit le Prix RTL-LIRE 2013 pour « Profanes » et le Prix Libraires en Seine 2016 pour son roman « Otages Intimes ».
*Source : Babelio
• Le mood :
Si vous avez envie de voyager au fond de vous même, de découvrir peut-être cette part d’otage qui sommeille en vous, ce livre est pour vous. Ce roman est non seulement une histoire mais également une véritable introspection.
• L’histoire :
C’est l’histoire de la libération d’un otage de guerre, de son retour à une vie normale. Mais c’est aussi le récit de personnages, otages eux-mêmes d’une partie de leur histoire.
Etienne ; photographe reporter, revient de plusieurs mois de séquestration, on ne saura pas de quel pays, est-ce que ça compte ? L’horreur n’est-elle pas la même dans chaque guerre ?
Il retourne au village qui l’a vu naître, celui qui a vu grandir le trio d’amis qu’ils formaient. Des coeurs solitaires, comme lui.
Dans ce trio, il y a ceux qui restent et ceux qui partent. L’auteur sonde tout au long du récit la part d’otage en nous, cette part à l’intérieur, que nous n’atteignons jamais.
Dans ce livre, le lecteur devient lui aussi captif des personnages, de leur histoire.
Etienne laisse les souvenirs prendre leur place et nous embarque avec lui dans ces images qui ne cessent de lui/nous hanter durant tout le récit.
« Supporter ce que la mémoire fait revenir. »
Les images de ces visages inconnus, vivants ou morts qui l’ont marqué au plus profond.
Comme des témoins d’un instant révolu et sans espoir avant même qu’ils aient disparus de son champ de vision.
Le seul devoir est peut-être celui de réinventer la douceur volée par la barbarie.
Par les mots, et par certains silences, Etienne tente de retrouver la langue du monde. La liberté.
• L’extrait :
«C’est dans les veines, au secret des poitrines que les mots fous se disent. Rien ne passe les lèvres.»
• Mon avis :
❤️ ❤️
Un immense coup de coeur. Ma lecture terminée, j’ai eu du mal à m’endormir tellement certains passages m’ont fait réfléchir.
L’auteur à ce talent de dessiner dans l’esprit du lecteur des paysages, des odeurs autant que des sentiments, juste avec ses mots. Un verbe d’une beauté…
Je pense que ce livre va m’habiter longtemps. Le style de Jeanne Benameur est de ceux qui sondent, qui touchent, qui vont là où d’autres ne vont pas.