Grande section

• L’auteur :

Hadia Decharrière

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*Née de parents syriens, Hadia Decharriere vit en France depuis son plus jeune âge. Sa petite enfance a été marquée par deux évènements majeurs, une parenthèse de vie entre la Syrie et les États-Unis en pleine Guerre Froide, et la mort de son père, lorsqu’elle a six ans. À trente-six ans, elle a l’âge de sa mère quand elle devient veuve et sa fille a 6 ans, l’âge qu’elle avait quand elle a perdu son père. Grande Section est son premier roman.

(*Sources : Éditions JCLattès)


• Le mood :

Si vous êtes un(e) vrai(e) nostalgique des 80’s, que vous aimez les histoires d’amour et les plumes tendres d’écrivains qui vous invitent dans l’intimité de leur souvenirs mais aussi de souffrances enfouies, alors vous serez conquis par Grande Section.


• L’histoire :

L’auteur nous raconte son souvenir d’enfant qui ressurgit à l’occasion de la rentrée de sa fille en Grande Section. Des souvenirs ballotés entre la Syrie, les États-Unis et la France.

Ce livre c’est SON histoire mais également celle de son père, un récit qui résonne telle une déclaration d’amour.
Un récit tissé sur fond de revival des années 80 et j’ai adoré pouvoir retrouver tous ces petits clins d’œil qui nous font nous sentir encore plus proche de l’écrivain.

«(…) Assad écrase sans merci le moindre petit doigt levé. Mais tout cela, moi je n’en sais rien, moi je suis juste une enfant des années 80, j’ai cinq ans, je vis à Damas, et je danse devant les clips de la plus grande star de tous les temps , Michael Jackson. »

Parfois la voix de la femme, parfois la voix et le regard de l’enfant qui nous narrent la blessure d’un déracinement profond. Les secrets et non dits à cette enfant qu’elle fut, cet amour de son père parti trop tôt, une mort qu’on lui a presque volé.
Une mère peu présente dans le récit de d’Ahadia Decharrière. Une mère effacée dans la douleur de la perte et l’impuissance face à la mort et ce qu’elle signifie.

Des instants très durs qu’elle tente de se rappeler, les derniers dialogues lui manquent ; on aimerait l’aider à retrouver les derniers mots à la lecture de leur absence.


• L’extrait :

 

«Je suis allée à la piscine. (…) J’ai pris la douche glacée obligatoire avant toute baignade qu’on ne prend jamais. Je suis montée sur le plot de départ numéro 3. Mes orteils ont agrippé le bord du plot. J’ai plongé ; la décharge émotionnelle dut d’une violence telle que l’intense souvenir de mon père me traversa comme une fatale hydrocution. Jamais les traits de son visage ne me parurent aussi nettement ; il était là, près de moi, autour de moi, sa présence ne me fit aucun doute, et si le liquide ne me sembla en aucun cas amniotique, il était très clairement paternel, m’enveloppant de ses bras, m’apaisant de son ubiquité.»

 


• Mon avis :

Un livre bouleversant dans lequel l’auteure nous livre ses souvenirs. Elle tente de remettre des mots sur les parties manquantes de ses images d’enfants.

Un premier roman juste sublime…une écriture si juste.

J’ai été profondément émue par un passage en particulier. Cet instant où l’auteur replonge dans cette piscine, l’hydrocution du souvenir, l’eau qu’elle compare à un liquide paternel presque amniotique. Ce père qui lui avait appris à nager, la protégeait…
J’ai été saisie par tant d’amour.

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